Comme un enfant de Bohème,
marchant toujours an hasard,
ami, je marche de même
sur le grand chemin de l'art.
Et pour bâton de voyage,
comme le bohémien,
j'ai l'espoir et le courage:
sans cela je n'aurais rien.
Car cette route si belle
quand je fis mes premiers pas,
maintenant je la vois telle,
telle qu'elle existe, hélas!
Je la vois étroite et sombre,
et déjà j'entends les cris
de mes compagnons dans l'ombre
qui marchent le pieds meurtris.
J'entends leur chant de misère,
j'entends la plainte de mort
de ceux qui restent derrière;
et pourtant j'avance encor
et debout sur le rivage,
les pieds mouillés par le flot,
ami, c'est d'après l'orage
quo j'ai tracé mon tableau!
H. Murger
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